Histoire

Mayen, notre sœur allemande

P.Y Girardin

A l'occasion du 45e anniversaire du jumelage entre Joigny et Mayen, fêté respectivement les 3 et 4 Octobre 2009 à Mayen et en 2010 à Joigny, « l'Echo de Joigny » nous ouvre ses pages.

Nous apprécions hautement cette possibilité qui nous est offerte ici de mieux faire connaître aux lecteurs de la revue, Mayen, sa situation géographique, son histoire géologique, son histoire tout court présentée bien-sûr en rapport étroit avec l'histoire de l'Allemagne, mais aussi… de la France.

La présentation qui va suivre est sommaire, mais elle devrait permettre au lecteur de se faire une idée de cette ville jumelle de 20 000 habitants qui n'attend que votre visite dans un proche avenir.

Mayen: géographie et géologie

Mayen se situe dans une région présentant des reliefs pouvant atteindre 500 à 600 m. Les massifs « montagneux » des alentours de Mayen portent le nom de Hunsrück, de Taunus, de Sauerland qui sont en fait des éléments du massif schisteux rhénan.

La ville de Mayen est située à 35 km à l'ouest de Coblence (Koblenz) qui se trouve elle-même au confluent du Rhin et de la Moselle. Elle forme avec Coblence un Kreis (un district) dont on retrouve les initiales : MYK (pour Mayen/Koblenz) sur les plaques minéralogiques des voitures. Elle fait partie du Land de Rhénanie/Palatinat (Rheinland/Pfalz) dont la capitale est Mayence (Mainz).

Notre sœur est géographiquement située dans un bassin du massif schisteux de l'Eifel que l'histoire géologique a placé en outre sur une zone sismique qui depuis le bassin méditerranéen se poursuit par les Alpes, le Jura et la Suissejusqu'en Allemagne. Les volcans éteints qui jalonnent les environs de Mayen ont donné naissance, dès la préhistoire, à une utilisation de la lave de basalte pour fabriquer des outils de travail. C'est, par exemple, le cas des pierres à meuler visibles au musée de pays de l'Eifel, installé dans le château.

 Le sous-sol schisteux des environs de Mayen a par ailleurs été très tôt exploité pour l'extraction de l'ardoise. Celle-ci s'est faite de façon de plus en plus industrielle au cours de l'histoire jusque dans les années 1950 où elle a du être arrêtée, presque en totalité, à cause d’un coût d'extraction trop élevé.

Mayen et la présence romaine

L’occupation romaine a été favorisée à Mayen par trois facteurs :

  • l'existence, antérieure à la présence romaine, de l'exploitation des carrières de lave de basalte
  • la volonté des romains de prolonger les axes de communication existant déjà en Gaule,
  • la position de la ville au carrefour d'un axe sud-ouest/nord-est menant de la Meuse jusqu'au Rhin et d'un itinéraire nord-sud allant de la Moselle au Rhin.

Les romains ont laissé des traces importantes de leur présence sous la forme de poteries visibles également au musée du château. La période romaine prend fin avec l'avancée des peuplades germaniques telles les Francs et les Alamans. Ils replient leurs troupes de la frontière du Rhin en direction du Nord de l'Italie. Mayen est concernée, bien-sûr, par cette nouvelle occupation et les Francs s'installent à la place des anciens colonisateurs.

 

Le religieux et le politique à Mayen au cours des siècles

Les deux domaines sont historiquement étroitement liés. Dans le Saint-Empire Romain Germanique[2], construction politique née du partage de l’Empire de Charlemagne qui a été, à la fin du moyen-âge, profondément touché par la réforme conduite par Martin Luther[3], la pratique religieuse est directement liée au choix religieux du prince dont dépend le territoire géographique pris en compte.

Mayen et l’actuelle région de Rhénanie-Palatinat dépendent à l’époque de l’archevêché de Trêves et la religion à observer est donc le catholicisme. Il est à noter d’ailleurs que la région Rhénanie-Palatinat compte encore actuellement , avec la Bavière, parmi les régions allemandes où le catholicisme est resté le plus vivace même si la pratique religieuse y est en recul comme sur l’ensemble du territoire allemand.

Suivant les choix faits par intérêt ou par conviction par les différents princes, comtes, ducs, margraves... lors de la confrontation entre catholicisme et luthérianisme, le Saint Empire de la fin du moyen-âge présente une extrême diversité religieuse après stabilisation des zones d’influence respectives au terme de laquelle on peut grossièrement dire que le sud du pays est catholique alors que le Nord a basculé du côté de la réforme. 

Néanmoins, cette stabilisation n’exclut pas la possibilité de changements politiques ultérieurs. Ainsi Mayen change de puissance politique de tutelle aux termes du congrès de Vienne de 1815. Mayen devient, à partir de cette date et ceci jusqu’en 1870, terre prussienne. Elle entre donc dans le champ d’influence de la religion protestante puisque la famille régnante de Prusse, les Hohenzollern, est protestante. 

Les habitants de la ville n’en sont pas pour autant, à ce stade de l’histoire, condamnés à se convertir. L’influence protestante ira simplement croissante à partir de cette période et un rééquilibrage va s’opérer à l’intérieur de la population sans que, pour autant, les racines catholiques historiques de la population en soient altérées comme va le montrer le tournant politique du « Kulturkampf ».

En 1870/1871, la Prusse réalise en effet l’unité de l’Allemagne. Le premier chancelier du second Reich (1871-1918), Otto von Bismarck, vise à renforcer l'unité et la souveraineté de cette nouvelle structure en éliminant ou, en tout cas, en affaiblissant les éléments non germaniques qui ont, au cours de l'histoire, empêché la constitution plus précoce d'une identité allemande. L'église catholique romaine est l'un de ces éléments. Il engage donc, dans les années 1872/1873, contre l'église catholique allemande un combat de civilisation (Kulturkampf) qui présente des points communs avec certaines dispositions de la loi de séparation entre l'Eglise et l'Etat de 1905 en France. Il en est ainsi de l'interdiction d'enseigner promulguée contre les ordres religieux d'enseignement : l'ordre des Jésuites qui est banni du territoire de l'empire.

Mais la politique des deux pays diffèrent en ce sens que l'état allemand vise non à rompre avec le catholicisme, mais à le séparer de Rome, à l'étatiser en lui proposant des contreparties. Ainsi, Bismarck réglemente par exemple, la formation des prêtres en les obligeant à passer par une formation théologique dispensée par l'université et non plus par les séminaires ; il leur offre en compensation un statut de fonctionnaires de l'Etat dans le cadre d'un concordat signé entre lui et l'église catholique allemande. Bismarck pratique d’ailleurs la même politique avec l'ensemble des autres confessions religieuses présentes sur le territoire du Reich.

Le chancelier ne pousse pas réellement à la rupture, mais il provoque « l'ultramontanisme » allemand. Les catholiques de Mayen, cantonnés jusqu'alors au domaine exclusivement religieux et représentants d'une religion très inféodée au Vatican, se sentent agressés par sa politique et s'engagent résolument sur la scène politique municipale en adhérant au parti du Centre (das Zentrum) également présent au plan national. Ce parti qui va jouer un rôle très important sousla République de Weimar (1919/1933), n'a absolument pas le caractère interconfessionnel (catholique/protestant) qu'il acquerra au fil du temps et de l'histoire pour devenir aujourd'hui la CDU, parti de la chancelière actuelle, Angela Merkel, fille de pasteur.

A l'époque, à Mayen, le Zentrum est ressenti comme un rassemblement antiprotestant, adversaire d'une politique qui symbolise, à travers la défaite de la France face à la Prusse, celle du catholicisme romain face au protestantisme. Les protestants, de leur côté, se regroupent au sein du parti libéral (die Liberalen).

Quant aux socialistes, ils se retrouvent dans les rangs de l'USPD (parti socialiste indépendant) qui n'a pas encore définitivement rompu avec son aile gauche extrême, le futur KPD (parti communiste allemand). La scission aura lieu à la fin du XIXe siècle. Cette seconde partie du siècle offre le spectacle d'une ville divisée à l'extrême au point qu'un médecin de l'époque, voulant s'installer à Mayen, déplore et dénonce l'obligation implicite qui lui est faite pour se constituer une clientèle de décliner publiquement ses affinités politiques et religieuses. Toute forme de réserve ou de neutralité -pourtant légitime dans l'exercice de la médecine- signifie pour lui l'impossibilité d'exercer sa profession.

Il faut, pour terminer ce chapitre, parler des accents antisémites des dix dernières années du XIXe siècle qui se sont pourtant rapidement estompés face au peu d'écho qu'ils ont trouvé au sein de la population. Il y a eu, à Mayen, une population juive dont une partie habitait la ville depuis plusieurs générations et une autre qui est venue s'installer en Allemagne en partie parce qu'elle était persécutée en Pologne ou en Russie, mais aussi parce que le deuxième Reich, du fait de son développement économique, a assez largement ouvert ses frontières aux juifs de l'Europe de l'est. Ces nouveaux habitants ont grandement participé à l'expansion et au développement de la ville et du pays et l'on peut ajouter que, contrairement à l'image véhiculée par la propagande nazie, surtout après la prise de pouvoir de 1933, cette frange de la population de la ville ou du pays ne s'est en aucune manière comportée de façon apatride puisque les juifs ont souvent fait preuve d'un remarquable courage dans les rangs de l'armée allemande lors de la première guerre mondiale et ont souvent, pour cette raison, été distingués. Ce fait explique évidemment difficilement comment et pourquoi l'antisémitisme, surtout après l'année 1933, a pu atteindre les dimensions que l'on connait alors que la population juive d'Allemagne était sans doute celle qui, en Europe de l'ouest, était la mieux intégrée. Ceci explique sans doute son incrédulité face aux premières mesures politiques prises à son encontre.

Mayen et les années de fondation du IIe Reich (1870/1890)

La seconde partie du XIXe siècle est, avec l'avènement de l'unité du Reich, une période de grand développement économique. C'est pour l'Allemagne l'époque des « Gründer », c'est à dire des fondateurs. C'est de cette époque que date la naissance des grandes entreprises allemandes exportatrices de biens d'équipement telles Siemens, Bosch ou AEG.

De son côté, la ville de Mayen profite du développement enregistré au plan national, au travers de l'expansion des mines d'extraction du basalte et de l'ardoise dont un nom est resté, celui de la firme Rathscheck. Le second employeur de la ville est l'usine de chapeaux Hertmanni qui exporte ses produits jusqu'en Chine. Les employés se constituent en organisations syndicales. Il faut noter également la réorganisation de l'artisanat qui passe de la production à la réparation, à la pose et à la vente. Celui-ci s'organise à son tour en branches professionnelles regroupant plusieurs activités. 

La ville de Mayen attire une population de paysans qui fuient la campagne et espèrent y trouver, notamment dans l'industrie d'extraction, un emploi plus rémunérateur. La ville gagne en attractivité du fait qu'elle devient le siège d'organismes sociaux qui viennent en aide aux chômeurs et aux petits paysans qui ont été obligés de quitter leur activité. La ville voit ainsi sa population augmenter (de 2600 h en 1817 à 14 700 h en 1914). Elle s'ouvre sur l'extérieur grâce au développement du réseau routier et fait démolir une partie des murs d'enceinte.

Au plan social, la vie associative qui reste encore actuellement une des caractéristiques majeures de la vie sociale en Allemagne, prend un essor considérable en dépassant les groupements purement professionnels issus des corporations du moyen-âge. Cette vie associative est aussi un moyen d'assurer une solidarité plus large entre individus face à un monde encore en butte à des épidémies telles que le choléra du fait d'un réseau d'assainissement encore très insuffisant dans les années 1880/1890.

Néanmoins, Mayen se dotera entre 1890 et 1914 des équipements adéquats (assainissement, adduction d'eau, réseau de gaz et d'électricité) ce qui constitue pour l'époque, en comparaison d'autres villes de même taille dans d'autres pays d'Europe, une avancée incontestable.

Mayen et la France

On a tendance à penser que les destructions, les pillages ou les exactions seraient une spécialité allemande. L'histoire antérieure aux deux dernières guerres mondiales invite à nuancer cette image : Mayen a, en effet, été à plusieurs reprises confrontée à l'histoire de la France.

En 1689 tout d'abord, Mayen a été détruite par les troupes de Louis XIV après que le Palatinat ait été mis à sac par ces mêmes troupes. Dans les mois qui suivent la Révolution Française, un groupe d'une soixantaine d'aristocrates partisans d'un retour en France de la monarchie absolue demande à s'installer provisoirement à Mayen. Il essuie un refus.

Mayen finit par être occupée par les troupes révolutionnaires françaises en 1794 lors de la phase d'expansion de la révolution. Les pillages nécessaires au fonctionnement de l'armée, les condamnations aux travaux forcés ne répandent pas un climat propice à une adhésion aux idées révolutionnaires, même si une frange de la population s’intéresse au maintien de la rive gauche du Rhin dans le giron français avec pour objectif la fondation d'une république cisrhénane, pour éviter le retour des anciens maitres prussiens favorables à la monarchie.

Mayen et les deux guerres mondiales

Lors des deux conflits, Mayen s'est trouvée dans une position stratégique jugée avantageuse par le haut état major allemand et a servi de base arrière pour l'acheminement des troupes et des munitions en direction du front. Lors du premier conflit, Mayen a été le lieu de passage des troupes allemandes lors de l'invasion de la Belgique.

Lors du second conflit, la ville a permis d'acheminer des renforts en hommes et en armes en direction des Ardennes lors de la contre-offensive allemande de l'hiver 44/45 dirigée par le maréchal Von Rundstedt. En réponse à cette situation, la ville a été détruite à 80% par un bombardement anglo-américain le 2 Janvier 1945, tuant de nombreux civils.

Mayen aujourd’hui

La ville s'est relevée relativement rapidement de ses ruines et l'habitat est, en grande partie, une fidèle reconstitution de ce qui a existé avant guerre en y introduisant les éléments nécessaires à la vie moderne.

La ville a intégré sur son territoire quatre communes autrefois indépendantes. Mayen est bien desservie par l'autoroute qui vient du Luxembourg et qui mène à Cologne. Elle n'est pas située sur une ligne de chemin de fer à grand débit, mais des TER assurent une liaison régulière avec la grande ligne Hambourg/Bâle à hauteur de Andernach au nord-est de Mayen.

Comme beaucoup de villes allemandes, Mayen s'est beaucoup endettée dans les années du « miracle économique » allemand (1955/1974). Durant cette période, la ville s'est dotée de nombreux équipements collectifs et sportifs et a beaucoup investi dans l'aménagement urbain. La tendance actuelle est au resserrement budgétaire et à la recherche d'une meilleure efficacité de la dépense publique. Les dernières élections communales de 2008 ont amené un changement de majorité. Madame Veronika Fischer de la CDU a succédé à Monsieur Günther Laux qui était à la tête d'une majorité SPD/Verts.

Pour le Cercle d'Amitié Franco-allemand

par P.Y Girardin

[1] Outre mes connaissances générales sur l'Allemagne, je me suis servi pour la rédaction de cet article, de deux ouvrages :

Mayen. Ce volume de 550 pages est une synthèse des différents aspects de l'histoire de Mayen. Il regroupe le travail de nombreux bénévoles. 

- Hubert Wolf, Le pape et le diable, ouvrage récent d'un professeur de l'université de Münster qui traite des rapports entre Pie XII et l'Etat nazi et qui permet de mieux comprendre pourquoi le Vatican -après avoir farouchement combattu le principe du concordat à l'époque de Bismarck- a vu en son renouvellement sous Hitler la possibilité éventuelle et très hypothétique de « sauver » les catholiques allemands en leur évitant le risque d'être accusés d'être des porte-paroles du Vatican en Allemagne et donc d'être « mis au pas ».

[2] Le Saint-Empire Romain Germanique constitue une partie de l'empire de Charlemagne partagé, à sa mort, entre ses trois fils. Il présente une particularité : l'Empereur du Saint Empire est élu par un collège de princes électeurs qui peuvent être soit des laïcs, soit des religieux. Ce statut de l'empereur explique en partie la fragilité de cette structure politique (à la différence de dynasties fondées sur le lien du sang). Cette fragilité est accentuée par la faiblesse des pouvoirs de l'Empereur qui « règne » sur une mosaïque de plus de 300 états d'importance très inégale dont le royaume de Prusse qui finira par l'emporter au XIXe siècle sur l'Autriche dans la lutte pour une Allemagne unifiée.

[3] La réforme de Luther aurait pu avoir des conséquences encore plus importantes sur le plan politique. En effet, Luther a, après avoir contesté le bien fondé de l'ordre féodal, soutenu le pouvoir des princes lorsqu'il s'est aperçu que les débordements politiques suscités par sa réforme pouvaient être très dangereux pour la survie de la société féodale en général.

Mayen et son patrimoine historique en photos:

En raison des bombardements massifs subis en janvier 1945 où la ville a été détruite à 90% de sa surface bâtie, le patrimoine historique a été plus recréé que restauré ou rénové.

1 bild mayener jung copyright stadt mayen

 

 

 

 

 

 

Voici à votre gauche une représentation, à partir d'une sculpture en pierre de basalte de Mayen, du personnage surnommé: "Le gamin de Mayen".. Lui et sa compagne représentée ci-dessous à droite, sont postés en bordure de l'ancienne mairie afin d'observer et d'écouter ce qui s'y passe afin que rien ne leur échappe.

Le lieu où ces deux personnages extravagants devaient figurer a été déterminé à la suite de l'organisation d'un sondage au sein de la population auquel ont participé de nombreux habitants de Mayen et le vote s'est porté sur l'ancienne mairie. Depuis de nombreuses années donc, ces deux statues en pierre de basalte se sentent chez elle sur la place du marché.

 

 

 

 

 

 

 

 

2 bild lewes mayener madche copyright stadt mayen

 

 

A droite donc, "la gamine de Mayen" dont la représentation a été décidée au titre de l'égalité entre les deux sexes.

Les habitants de Mayen sont allés jusqu'à écrire une chanson sur "Le gamin de Mayen" puis sur"La gamine de Mayen" qui décrit sur sept strophes la vie de ces deux personnages malicieux.

 

 

 

 

 

3 blick auf den marktplatz copyright stadt mayen

La place du marché (photo ci-contre) fait partie d'une série de dispositions architecturales très organisées que l'archevèque de Trèves, Baldwin de Luxembourg, a prises pour développer et structurer la ville toute récente à l'époque. Cette place a été créée en 1340 pour remplacer l'ancien marché en activité qui jouxtait l'église St Clément (visible sur la photo à l'arrière de l'ancien hôtel de ville). Elle servait au marché hebdomadaire ainsi que pour les marchés annuels qui depuis le 13è siècle avaient lieu lors des fêtes consacrées à la vierge Marie. En 1405, ces marchés sont déplacés à des dates encore valables aujourd'hui.Des marchés ont lieu trois fois par semaine et quatre fois par an les grandes foires dont la plus connue est la foire St Luc qui a lieu chaque année en octobre et qui peut attirer jusqu'à 300 000 visiteurs d'origine géographique proche ou lointaine.

En 1982 la place du marché a été fermée à la circulation et un an plus tard transfomée à la suite de travaux de réorganisation en vaste zone piétionnière. Ce n'est que récemment que le vaste aménagement de la place a vu le jour. La partie haute de la place et ses alignements de maison qui vont en se rapprochant ainsi que la partie en surélévation de la place ne sert qu'à mettre en valeur le magnifique positionnement du château qui aujourd'hui encore a conservé en partie son aspect médiéval.

Au milieu de la place du marché se trouve la fontaine. Elle a été construite en 1812 par l'architecte Michael Alten et transformée en 1983.Elle servait autrefois aux hommes et au bétail.

4 st veit kirche copyright stadt mayen

 

L'église St Guy (à droite) se situe dans la partie est de la ville de Mayen. On suppose qu'à cet endroit il y avait une petite église dès le IXème siècle. Les derniers témoins d'un édifice moyenâgeux qui a été remplacé en 1718 par l'absidiole, ce sont les deux cloches de 1711 et 1713 et  deux poutres- soutien. En 1953, on a commencé les travaux d'une église paroissiale directement à côté de la chapelle. Du fait que l'on a laissé dans son état originel les vestiges découverts de l'ancienne église, on a gardé un espace entre chapelle et église qui constitue aujourd'hui un lieu de recueillement.on peut également y admirer un autel de style baroique à deux niveaux qui se trouvait auparavent dans l'église St Clément. La chapelle et l'église St Guy sont entourées d'un parc où l'on peut encore trouver quelques tombes de style classique de l'ancien cimetière.

 

 

 

 

 

5 bruckentor copyright stadt mayen

 

 

 

La porte du pont: l'une des portes qui permettaient de franchir le mur d'enceinte d'une hauteur comprise entre 8 et 12 m qui ceinturait autrefois la ville. Elle est avec la porte supérieure l'une des quatre  grandes portes qui subsistent encore. Sont restées encore en bon état la tour du moulin et la tour aux oiseaux ainsi que des portions du mur d'enceinte de la ville et le chemin de ronde restauré que l'on peut emprunter jusqu'au château Genoveva.

La porte du pont, porte située au nord parmi les quatre portes de la ville assurait par l'intermédiaire d'une pré-porte le passage au dessus de la Nette (rivière qui traverse Mayen) et a servi durant des siècles de porte d'entrée dans la ville pour les voyageurs en provenance de la direction de Coblence.

A la différence des autres portes, la porte du pont ne possède pas d'échancrure dans les murs permettant d'y installer une herse. Vraisemblablement, on abaissait un pont levis entre la porte et la pile de pont. L'année 1599 figurant au dessus de la porte qui mène à la porte en escaliers à colimaçon évoque une innovation en lien avec des inondations qui ont, en 1598, provoqué l'effondrement de la porte et de sa pré-porte.En 1821, le conseil municipal a, avec pour objectif sa démolition, mis à la vente aux enchers la pré-porte du pont et la petite maison des gardes qui se trouvait entre les deux portes afin d'élargir l'entrée par la porte du pont. Durant le 19ème siècle, la porte du pont fut également appelée "Porte de Coblence". Elle a été utilisée du début du 19ème siècle jusqu'en 1855 comme prison. Les armoiries de la ville y ont été ajoutées en 1911.

La place située à l'avant de la porte du pont est caractérisée par la présence de la fontaine aux marchandes du marché et par la fontaine aux femmes. Dans ce secteur, se trouvent quelques unes des rares anciennes maisons ont été épargnées durant la seconde guerre mondiale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

6 theodore dreiser haus stadtbucherei touristinfo copyright stadt mayen

 

 

 

 

Maison Théodore Dreiser-bibliothèque municipale-office de tourisme.La porte ci-contre appelée "Porte d'en-haut" est l'une des deux portes encore en état. Lorsque l'on monte au château, le regard se porte automatiquement sur le sommet de la tour d'en haut qui culmine à 34m.Il s'agit de l'une des quatre portes de l'ancienne ville fortifiée de Mayen. Le rez de chaussée date de l'époque de l'archevêque Baldwin , la construction des étages est intervenue plus tard. La porte d'en haut présente de par la forme de la pierre et la disposition en pierres rectangulaires différentes périodes de construction. Le pourtour du chemin de ronde du mur d'enceinte autour de cette porte a été édifié plus tard. On ne dispose pas d'élément permettant de dire si à l'intérieur des niches des arcs brisés au dessus de la porte on a à faire à des armoiries ou à des saints patrons. On estime que le rez de chaussée daterait du début du 14ème siècle, que son réhaussement et ses petites tours angulaires saiilantes remonteraient à la fin du 15ème siècle.  C'est par cette porte que l'ancien itinéraire en provenance du massif de l'Eifel conduisait dans la ville en suivant la partie nord du mur d'enceinte jusqu'à la porte du pont.

A côté de la porte d'en haut se trouve la "maison Théodore Dreiser" qui porte le nom d'un écrivain américain Théodore Dreiser (1871-1945) qui était le fils d'un émigrant allemand de Mayen. L'ancienne ferme date de 1833.

Actuellement la maison Théodore Dreiser héberge la bilbliothèque municipale et aussi l'office du tourisme.

A l'intérieur de la porte d'en haut se trouve une salle des mariages qui du fait des murs en pierres de taille, du bois très présent et de l'ambiance rustique qui y règne nous enlève pour nous faire faire un voyage dans le passé.

 

 

 

 

 

 

7 blick zur genovevaburg mayen copyright stadt mayen

 

 

 Le château de Mayen, construit en 1280 par l'archevêque de Trêves Henri de Finstingen est l'un des symboles de la ville de Mayen que l'on peut voir de loin sur son promontoire rocheux qui domine la place du marché.

Ce château de style gothique tardif a été à plusieur reprises ,au cours d'une histoire riche en changements, occupé, détruit et reconstruit.

Le site actuel se compose d'une partie château fort dotée de sa tour de Golo haute de 34m et d'un pré-château situé un peu en contrebas. En direction de la ville le château fort est protégé par une grande porte et de l'autre côté par son donjon et un mur d'enceinte.

L'ancien fossé est aujourd'hui occupé par un boulevard de ceinture qui est franchi par un pont de pierre de style gothique d'une longueur de 20m.

 

 

 

 

 

 

 

8 altes rathaus mayen copyright stadt mayenAncien hôtel de ville de Mayen: l'architecte inconnu de l'édifice qui  a fait construire cet ancien hôtel de ville en 1717 savait déjà à l'époque comment  travailler et utiliser la pierre de lave de basalt typique de la région de Mayen pour en faire un véritable monument. Sur celui-ci, il faut en particulier mentionner les façades des fenêtres.La façade de l'entrée laisse également dans la mémoire un souvenir inoubliable. Quatre marches disposées en demi-cercle conduisent au portail qui est encadré par d'imposantes colonnes et présente une grande similitude avec l'entrée du château qui est l'oeuvre de Von Ravensteyn.

Les armoiries de la ville se trouvent au dessus de l'entrée surmontée d'un balcon soutenu par deux consoles et un joli garde fou. A l'étage supérieur, on peut remarquer la tour de l'horloge et sa construction octogonale ainsi que son toit en ardoise en forme de croupe.Ce qui accroche également le regard sur ce côté, c'est le cadran de l'horloge de cet hôtel de ville réalisé avec goût.

En 1945, beaucoup d'édifices du centre ville de Mayen ont été détruits dans des bombardements. Pourtant, cet ancien hôtel de ville a été peu endommagé de sorte qu'il a pu servir de siège de l'administration communale, de lieu de séances du conseil municipal, de lieu d'organisation de fêtes et de bals. Avec la construction d'un nouveau siège de l'administration municipale la mairie a également suivi le déménagement. Pourtant, il est fréquent encore maintenant que des réceptions y aient lieu dans l'ancienne salle du conseil municipal.

 

9 herz jesu kirche copyright stadt mayen

 

 

  L'église du Sacré Coeur située au pied du château donne l'impression d'être une basilique du moyen-âge. Mais en fait ,elle est encore bien récente et n'a été construite qu'en 1911 selon les plans de l'architecte Casper Clemens Pickel natif de Kottenheim (une petite ville proche de Mayen). Cette église a été achevée au bout de 13 mois en 1912

Durant la seconde guerre mondiale, cette église a été presque totalement détruite. Sa reconstruction a duré jusqu'en 1952. En 1959, on lui a ajouté le clocher de gauche qui ne figurait pas sur les plans de départ. Ainsi, l'église dispose au total de cinq clochers qui peuvent atteindre jusqu'à 48m de hauteur.

L'intérieur de l'édifice s'étend sur une longueur de 50m pour une largeur de 29m. La hauteur est de 15m.

A l'entrée dans le 21ème siècle, cette église a été profondémment rénovée du fait d'un échange des vitraux. Ceux-ci ont été réalisés par le célèbre verrier Jakob Schwarzkopf qui a veillé à laisser inonder l'intérieur de l'édifice des  couleurs variées des rayons  du soleil. La décoration de ce bâtiment sacré a été également renouvelée par l'artiste Damaris Wurmdobler.

Les clochers de cette église sont de style roman alors que l'entrée est de style gothique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

10 clemens kirche copyright stadt mayenC'est au coeur de la zone piétonne de la ville de Mayen que se trouve l'église paroissiale St Clément. Cette dernière se trouve au départ de la place du marché en s'engageant dans la rue du marché. On la découvre au bout de même pas une centaine de mètres sur la gauche. On ne peut pas la manquer.

Elle est l'une des premières églises du cours moyen du Rhin qui ait dans le style gothique des nefs latérales de même hauteur que la nef centrale. Ce qui frappe, c'est son clocher penché qui constitue le symbole de la ville que l'on repère de loin. A la suite de fouilles, il apparait que dès l'année 600 il y aurait eu une petite église chrétienne en bois qui fut remplacée par une église en pierre étroite et tout en longueur.Elle n'a été mentionnées comme église paroissiale qu'en 1296. La construction en style gothique avec la disposition des nefs laterales égales à la nef centrale a été réalisée entre 1350 et 1360. C'est de cette époque que date sans doute cette fameuse légende concernant l'explication de la création du "clocher penché". Selon cette légende, on aurait convaincu le diable de collaborer à la construction de l'église en lui faisant croire qu'on était en train de construire une auberge. Lorsqu'il vit cette maison de Dieu terminée et constata que les habitants de Mayen l'avait trompé, il s'empara,fou de rage, du clocher pour le briser. Mais, Saint Clément l'en empêcha et sa force ne lui permit que de tordre le clocher. Les spécialistes attribuent cette forme vrillée à une erreur de construction. Après son bombardement lors de la seconde guerre mondiale, l'église a été reconstruite y compris avec son clocher penché et restaurée. L'intérieur de l'édifice est marqué par les vitraux du professeur Meistermann et par les  six personnages en bois plus grands que nature de Henri Alken datant des années 1780/1790.

11 wehrgang mayen copyright stadt mayenLe chemin de ronde de Mayen:

Malgré ses fortifications Mayen a été détruite à plusieurs reprises. Pour commencer en 1689 par des soldats français. Au cours de cette année par exemple, le château a été complètement incendié sur l'ordre du général Henry d'Escoubleau. Pourtant, la ville a été totalement reconstruite.

Lorsque Mayen a obtenu de Rudolf de Habsbourg ses droits de cité, la ville a du ériger de meilleures défenses autour de son centre afin de le protéger contre des attaques ennemies. On a d'abord construit de manière provisoire dans ce but des palissades et des portes.Ce n'est que par la suite que fut construit un mur d'enceinte d'une longueur de 1,6 km en pierre de basalt extrait sur le site proche de Grubenfeld. De plus, on construisit quatre solides portes d'entrée de ville et 16 tours de surveillance qui étaient destinées à se défendre d'attaques ennemies. Le mur d'enceinte a été terminé en 1326. Au 15ème et 16ème siècle, ce mur d'enceinte a été complété et amélioré. Ce faisant, ce mur avait atteint une hauteur pouvant aller jusqu'à 12m et une épaisseur de l'ordre de 2,5 m. Il faut y ajouter un fossé d'une largeur de 15 à 20 m devant ce mur afin d'obtenir une défense supplémentaire contre l'ennemi. Avec les progrès des techniques d'armement et l'amélioration des canons au 17ème siècle, ce mur a bientôt perdu son efficacité protectrice. Comme en plus la ville s'agrandissait avec le temps, ce mur a été au cours du 18ème et du 19ème siècle abattu afin de tenir compte des besoins en extrension de la ville. Certaines parties de ce mur qui étaient encore présentes furent complètement détruites lors de la seconde guerre mondiale. Les ruines furent reconstruites durant l'après-guerre. On peut utiliser le chemin de ronde actuel en prenant l'escalier en colimaçon. Ce chemin de ronde vous conduira dans la roseraie du château. 

12 zunftbaum copyright stadt mayen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'arbre des corporations: Cette arbre se trouve à proximité de la nouvelle mairie. Fabriqué à partir du métal d'un mat de 18m, il présente les nombreuses branches de métiers d'artisanat que l'on peut apprendre à Mayen.

Un arbre de corporation de l'artisanat reproduit les symboles corporatistes de certaines corporations d'une localité ou d'une région donnée. Il sert d'une part à cultiver la tradition et d'autre part à soigner l'image du métier en présence duquel on se trouve. C'est à la fin du seizième siècle que des arbres dédiés aux corporations ont été dressés en Wesphalie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                  Fin provisoire de la rubrique

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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